Ce vendredi matin a eu lieu, en comité restreint, la commémoration de la Victoire du 8-Mai 1945. Une célébration aux accents particuliers, comme toutes les cérémonies patriotiques qui se sont déroulées depuis le début du confinement.
La cérémonie s'est déroulée en trois temps, avec un dépôt de gerbes rue du 8-Mai 1945, au Monument aux Morts puis rue des Fusillés. Le moment de recueillement au Monument aux Morts permit à Monsieur le Maire de délivrer le message suivant :
« Nous sommes réunis pour commémorer le 75ème anniversaire de la Victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Signée en deux temps, la capitulation de l’armée du Reich mit fin, rappelons-le, à un conflit qui fit plus de 36 millions de morts sur le continent.
Le 7 mai 1945, un premier acte de capitulation allemande est signé à Reims. Les combats doivent cesser le 8 mai à 23h01, heure française. Le 8 mai, à 15h, les cloches de toutes les églises françaises sonnent donc la fin de la guerre tandis que le général de Gaulle en fait l’annonce radiophonique en ces termes :
« La guerre est gagnée. Voici la Victoire. C’est la Victoire des Nations Unies et c’est la victoire de la France ! »
Depuis, chaque année, la France exprime sa reconnaissance à toutes ses filles et à tous ses fils au pied des Monuments aux Morts de France et célèbre la fin d’une guerre victorieuse.
En ce moment, je pense évidemment aux hommes, femmes et enfants envoyés par milliers dans les camps de concentration et qui n’en sont jamais revenus - ou alors marqués à tout jamais dans leur esprit et leur chair.
Ces héros de la Déportation que nous avons honorés il y a quelques jours, dans le cadre d’une autre cérémonie.
Je pense aussi aux héros de la Résistance, ces hommes et ces femmes qui, au péril de leur vie, ont refusé de se soumettre, et de voir leur pays livré à l’ennemi.
Dans le contexte si particulier que nous vivons en moment, les commémorations doivent être l’occasion de passer le flambeau aux jeunes générations, au nom du « plus jamais ça ».
Le devoir de mémoire est l’affaire de chacun d’entre nous, dans un souci de construire ensemble un monde plus juste, un monde de paix et de fraternité.
Certes, le combat pour la paix est loin d’être terminé. Mais il nous appartient de le mener tous ensemble, en nous fondant sur la mémoire des combattants de la liberté qui nous ont précédés et que nous honorons aujourd’hui. »
Cette cérémonie fut également l'occasion de lire le message du Président de la République.
Cette journée particulière de commémoration de la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale sur le front de l’Ouest nous invite également à nous souvenir, à l'occasion du 80ème anniversaire de l'invasion allemande de mai 1940, des sacrifices des valeureux combattants, héros des combats de l’Escaut.
Notamment le 45ème Régiment d'infanterie (RI) et le 2ème Régiment de tirailleurs marocains (RTM) qui ont bloqué l'avancée allemande à Bouchain pendant une semaine. Mais, également, de saluer le courage du soldat Jules Beaulieu du 168ème Régiment d'infanterie de forteresse (RIF), qui, seul dans sa tourelle de mitrailleuse sur une berge de l’Escaut à Fresnes-sur-Escaut, a défendu et bloqué l'avancée allemande au niveau du pont du Sarteau à Vieux-condé... avant de succomber aux tirs des envahisseurs.
Cette lettre fut retrouvée sur sa dépouille :
« Le pont du Sarteau va sauter. Je suis seul à la tourelle. Pas un camarade.
J'ai peur. Il faut que je reste. Je me demande ce que je vais faire avec une simple mitrailleuse contre des chars blindés.
Adieu maman, papa, Jeannette et mes sœurs et mes frères.
Au revoir petite sœur.
Il y a des gens qui veulent passer, mais il est trop tard.
Pense à moi, petite sœur.
Pourvu que vous soyez heureux après.
Au revoir maman. » *
* Merci à M. Didier VILCOT pour sa contribution au devoir de mémoire.