Son nom
Il en existe différentes étymologies : Marly dériverait de Marla... terre grasse, ou bien Marleium, Marellium... Il semble donc que Marly tire son nom de la nature de son sol, surtout si l’on tient compte que l’agglomération primitive s’est établie à proximité de la rivière.
Il y a en France, 7 communes de ce nom : Marly (Moselle), Marly-Gomont (Aisne), Marly-la-Ville (Val d’Oise), Marly-le-Roi (Yvelines), Marly-sous-Issy (Saône-et-Loire), Marly-sur-Arroux (Saône-et-Loire), Marly (Nord). Cette dernière commune fait partie du Canton de Valenciennes-Est : c’est celle que nous habitons.
L’orthographe a bien varié, suivant l’époque et l’écrivain. On relève successivement :
- Marlis, Marliz, Marliis au XIIème siècle et suivants ;
- Marlis dalès Valenciennes au XIIIème siècle ;
- les Marlis qui est la forme la plus employée jusqu’au XVIIème siècle ;
- Marlies au XIVème siècle ;
- Marli au XVème siècle ;
- Marly à partir du XVIIIème siècle.
Au XVIème siècle, l’auteur Buzelin l’écrivait en latin Marliacum. De ce qui précède, il résulte, qu’avant le XIIème siècle, l’on n’a pas pu relever le nom de Marly. En effet, la première mention que nous en avons trouvée est de l’an 1155.
A travers le passé
Il y a plus de 2000 ans, notre contrée couverte par l’immense Forêt Charbonnière, était habitée par les Nerviens.
Vers l’an 50 avant J.C., ils furent vaincus par les Romains qui en commencèrent la civilisation : Bavay devint capitale et Famars, citadelle militaire. Valenciennes prit de l’importance comme point de départ de la navigation, par l’Escaut, vers la mer du Nord. Les Romains y firent aboutir plusieurs de leurs fameuses routes en ligne droite qui existent encore à Marly.
Son château
Nous pensons qu’il faut trouver l’origine du château de Marly, dans ce texte d’Arthur Dinaux : « Les bords de la Rhônelle à Marly, étaient si frais et si fleuris, la Chartreuse en rendait le séjour si pittoresque et si calme, que Marguerite, fille aînée du Comte de Hainaut, qui se maria en 1301, à Douai, avec Robert, Comte d’Artois, voulut y avoir une maison de plaisance, à laquelle elle adjoignit bientôt une chapelle ou oratoire à son usage... ».
Ce château était la propriété directe des Comtes du Hainaut. Ce « château Ménard » abrite maintenant l’École municipale de Musique.
Son église
Le Chroniqueur De Guyse, dans une liste d’églises, indique en 1186, « Marlis cum Collegio », ce qui veut dire une église avec un groupement de prêtres y attachés. C’est la première mention d’une église à Marly.
Sur un « pouillé » (liste des taxations), figure, en 1407, l’église de « Marli juxta Valencenas » ; le Curé était alors Nicaise Lefèvre.
Le collateur est toujours le Prieur des Bénédictins de Saint-Saulve ; il l’est également pour une « chapelle Sainte Marie dans le Château » et pour une autre dans l’église Sainte Marie (Le terme chapelle est à prendre dans le sens autel).
En 1837, fut construite la partie qui forme la nef actuelle de notre église et mesure 9 mètres sur 15. Le clocher est de la même année. Une plaque placée au-dessus du portail extérieur, rappelle cette construction.
La cloche ne pesant que 40 kg et qui était fêlée, fut remplacée par une de 300 kg : c’est celle qui est encore en service de nos jours, son nom est « Adèle ».
A signaler dans l’église, un confessionnal en bois ouvragé et portant la date de 1729, la porte n’est certainement pas celle d’origine, son style en est tout différent. A remarquer aussi, les vieux fonts baptismaux, très rustiques et sans cachet spécial, ni rien permettant de leur donner une date.
Dans les archives du Nord, nous avons relevé la description d’un sceau utilisé en 1436 par Jean Prévost, alors curé de Marly : « Dans une niche gothique, un personnage assis, tenant un bourdon de pèlerin et un livre - S’ Curé des Marlis » (S’ est l’abrégé de sigillum qui veut dire sceau).
Le personnage représenté est Saint Jacques, toujours ainsi figuré en tenue de pèlerin. Sa présence sur le sceau de la paroisse de Marly indique qu’il en était déjà le patron il y a 500 ans et bien avant probablement. Le cimetière entourait l’église et ce ne fut que vers 1860 que l’on enterra dans le nouveau terrain, en haut du Chemin Vert.
Le confessionnal cité ci-dessus a été classé Monument Historique en 1978, par arrêté ministériel. D’autre part, les statues de Saint Jacques, patron de la paroisse, Saint Roch (ou Hubert ?) et d’une Vierge à l’enfant sont inscrites à l’Inventaire des Objets d’Arts protégés ainsi qu’un Christ en croix et un Retable amené de l’ancienne église de Beuvrages avant sa destruction en 1979.
Ses moulins
La Rhônelle alimentait 2 moulins à Marly. Le plus ancien existait déjà au XIIIème siècle, époque où on l’appela « Moulin Souverain », car il était propriété personnelle du Comte du Hainaut, qui l’avait acheté, vers l’an 1265, au seigneur Watier de Hartaing.
En 1334, le comte Guillaume, ayant besoin d’argent, engagea le Moulin Souverain, moyennant une rente viagère à Béatrix de Louvain, déjà mentionnée.
En 1591, les habitants se plaignent par pétition, que la farine en provenant est inutilisable à cause du mauvais goût qu’elle prenait après que les brasseurs eussent fait moudre leurs grains « braisiés », servant à brasser la « cervoise », c’est-à-dire la bière d’alors. Satisfaisant à cette requête, les autorités donnèrent la permission d’édifier « un molin à bray à l’opposite du Molin Souverain », donc de l’autre côté de la rivière.
Au siècle dernier, le Moulin Souverain fonctionnait encore ; on l’appelait moulin d’En-Haut ou Moulin Druesnes. Les ruines en subsistent au bout de la rue de l’église, c’est un coin pittoresque qui a tenté le pinceau de plus d’un artiste.
Le second moulin, situé en aval, était le Moulin Saint Pierre ou des Pierres ou encore Moulin des Chartreux : il appartenait à l’Abbaye de Saint-Saulve.
Plus récemment, on le nommait Moulin d’En-Bas, il disparut définitivement, il y a une cinquantaine d’années, à la suite d’un incendie, d’où ce nom de Moulin brûlé que l’on donne à cet emplacement.