PAR MARIE DELATTRE PUBLIÉ DANS LA VOIX DU NORD DU JEUDI 6 JUIN 2019
Hier matin, Fabien Thiémé s’est baladé dans les jardins ouvriers de Marly et a distribué aux locataires des parcelles un courrier dans lequel il les assure de son soutien.
Nouvelle opération déminage hier, devant les jardins ouvriers de Marly. Le maire de la commune, Fabien Thiémé, est allé à la rencontre des locataires, pour leur promettre de veiller sur leurs lopins de terre.
Il a beau répéter que tout ceci n’était qu’un «canular regrettable », les locataires des jardins ouvriers ont eu toutes les raisons d’y croire. Hier matin, Fabien Thiémé est allé à leur rencontre au prétexte de la semaine du développement durable. La mise au point s’imposait, l’occasion était trop belle. « Il est impensable de rayer (ces espaces) de la carte, a-t-il insisté, il faut les maintenir sur leur site historique. » Développé en 1879 sur près de 6,5hectares, il compte à ce jour 230 parcelles cultivables.
Plus d’un siècle d’existence, pour ce petit poumon agricole en pleine ville. Alors quand les jardiniers ont ouï dire que le projet d’extension du golf menaçait leur havre de paix, ils se sont mobilisés. Leur colère a fait naître l’association de sauvegarde des jardins ouvriers (ASJO). Le collectif valenciennois en transition et adaptation s’est associé à leur combat.
Un « canular regrettable », peut-être. Ou alors un rétropédalage face au tollé soulevé à un an d’échéances municipales. « Ils ont même parlé de nous faire bouger au champ de tir, alors que c’est plein de plomb », a râlé un jardinier croisé hier. Fabien Thiémé s’est voulu rassurant. Il a une nouvelle fois démenti cette rumeur collante d’un déménagement contraint à quelques encablures de là, pour permettre au golf et à la base de loisirs de prendre leurs aises. Un projet sur 120 hectares à 20 millions d’euros, reconnu d’intérêt communautaire.
« Afin de rendre sa sérénité au débat, l’idée a été émise de lancer une procédure d’inscription des jardins ouvriers au patrimoine du Valenciennois », a-t-il indiqué, évoquant même la possibilité de les sécuriser davantage, d’y adjoindre une ferme urbaine, une ruche école… De leur côté, les locataires des terrains, quelque peu échaudés, vont monter un comité de soutien. « On veut sortir de toute polémique politique et faire en sorte que (cet espace) soit sacralisé. » Des délibérations devraient être en tout cas prises en ce sens lors des prochains conseils de Marly et de l’agglomération Val’Métropole.