Des effets d’annonce mais encore trop de questions en suspens
« Hier, le Président de la République a tenu la conférence de presse destinée à apporter des réponses à la crise des Gilets Jaunes et aux questions des Françaises et des Français dans le cadre du Grand Débat National.
Certaines annonces sont évidemment propres à satisfaire l’opinion. Je pense à la baisse annoncée de l’impôt sur le revenu, à l’indexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation au 1er janvier 2020, au maintien de la prime annuelle défiscalisée, à la suppression des niches fiscales pour les entreprises (celles des ménages, en revanche, seront maintenues). En un mot, aux mesures qui touchent directement au pouvoir d’achat de nos concitoyens.
En matière de services publics, on peut également se féliciter de ce que le Président de la République ne veuille plus entendre parler de fermetures d’écoles ou d’hôpitaux d’ici la fin du mandat présidentiel, sans consultation préalable des maires ; et qu’il envisage d’abandonner son projet de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires « si ce n’est pas tenable » (une analyse parmi d’autres laissée à la discrétion du Gouvernement).
D’autres mesures, en revanche, sont en demi-teinte :
- maintien de l’âge de la retraite à 62 ans mais allongement de la durée de cotisation ;
- pas de mesures concrètes s’agissant de la question de la transition écologique, seulement la mise en place d’un conseil de défense écologique (« Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission », disait Clemenceau).
Enfin, le Président de la République ne répond malheureusement pas aux questions de fond posées pendant le grand débat, s’agissant de la hausse du SMIC de 200 euros (rien en dessous de 1 400 euros), la suppression de l’augmentation de la CSG de 1,7 % sur l’ensemble des retraites, le prélèvement à la source les bénéfices des multinationales…
Par ailleurs, le chef de l’État a clairement annoncé qu’il ne rétablirait pas l’impôt sur la fortune, alors que cela a toujours constitué une demande forte de la part des Françaises et des Français, qui souhaitent une réelle justice fiscale.
Aux effets d’annonce dont nous prenons aujourd’hui actes s’oppose donc l’absence de réponses concrètes à des demandes fortes et précises. La copie est à revoir. »
Fabien THIEME
Maire de Marly
Vice-président de Valenciennes Métropole