L’ancien Président de la République Jacques CHIRAC est décédé ce jeudi matin à l’âge de 86 ans. Au-delà des clivages politiques et au nom du respect républicain, je tiens à saluer ici la mémoire de celui qui fut à la tête de notre pays de 1995 à 2007.
Fondateur du RPR, député de Corrèze, maire de Paris, deux fois Premier ministre, sous Valéry Giscard d’Estaing puis sous François Mitterand, dans le cadre d’une cohabitation alors inédite sous la Vème République, Jacques Chirac a mené au cours de ses différents mandats une politique économique et sociale à laquelle on ne pouvait souscrire.
Je pense aux privatisations à outrance ; au projet de réforme des universités - la loi Devaquet - qu’il dut abandonner face à la fronde étudiante ; à l’échec du CPE ; à la réforme des régimes spéciaux de retraite (EDF/GDF entre autres) et de l'Assurance maladie, qui aboutit à l’automne 1995 à des grèves massives et à la montée du « Tous ensemble », grand mouvement de protestation populaire.
Mais Jacques Chirac fut aussi, à son crédit, l’un des seuls chefs d’Etat européens à dire non à la guerre en Irak, un indéfectible défenseur du peuple palestinien et de l’Afrique, et un soutien de la première heure de Nelson Mandela ; également présent aux côtés de Simone Veil dans l’élaboration de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Ce sont ses engagements pour la paix et le progrès que je tiens à souligner aujourd’hui. Pour avoir côtoyé Jacques Chirac à l’Assemblée nationale, entre 1988 et 1993, je retiendrai de lui son côté chaleureux et humain ; son attachement à la France profonde, qui s’incarna des années durant dans ses interminables visites au Salon de l’Agriculture ; son côté bon vivant et gouailleur. Car, pour citer Jacques Chirac lui-même :
« En chaque homme il y a le meilleur mais aussi le pire.
Le problème, c’est de cultiver le meilleur et d’éliminer le pire. »
Fabien THIEME
Maire de Marly
Vice-président de Valenciennes Métropole